Petit retour sur l'événement sur les legs

Avec plus de 100 personnes inscrites, la cinquième conférence sur les legs du 25 avril fut un véritable succès. Sur base des contributions de Lena Vizy, Corinne Josephides, Alexandra Jans et Markus Neumann, voici quelques chiffres clés et takeaways de cette session.

Pourquoi une stratégie legs ?

Des seniors de plus en plus nombreux

Selon les données du Bureau Fédéral du Plan, début 2023, la Belgique comptait environ 2,3 millions de personnes âgées de 65 ans et plus, représentant près de 20 % de la population et une proportion de plus de 25 % prévu d’ici 2050.

En Belgique, on enregistre en moyenne +/- 110 000 décès par an ces dernières années, dont 64000 en Flandre, 38 000 en Wallonie, et 8 000 à Bruxelles.

Ce groupe démographique est de plus en plus conscient de l’importance de la planification successorale, avec 13 % des Belges déclarant avoir déjà rédigé un testament ou une dernière volonté. Parmi eux, près d’une personne sur quatre a inclus une organisation dans son testament. (Source: FRB)

En Belgique selon la Fédération royale du notariat belge, en 2023, 75 342 testaments ont été enregistrés au Registre central des Testaments (dont 51 924 en Flandre), marquant une hausse continue depuis plusieurs années : +8,4 % par rapport à 2022 et +23,3 % par rapport à il y a cinq ans. Les données fiscales révèlent également une augmentation des legs aux organisations caritatives.

Les chiffres montrent une tendance similaire en France, avec une augmentation significative du nombre de seniors et du montant des legs. En effet, le potentiel global de legs atteint, en France, 10 milliards d’euros, avec 1 353 milliards d’euros de legs aux organisations à but non lucratif, soit une croissance double par rapport aux dons directs.

Où trouver les légataires ?

La première source potentielle de légataires se trouve parmi les donateurs actuels. Une analyse approfondie de la base de données peut révéler des profils intéressants. 
Les notaires, avocats et gestionnaires de patrimoine jouent un rôle clé dans la rédaction des testaments. Nouer des partenariats avec ces professionnels et la communication via divers canaux médiatiques sont essentielles pour sensibiliser un public plus large.

Les motivations des légataires

Comprendre les motivations des légataires est essentiel pour développer une stratégie de legs efficace. Voici un aperçu des principales raisons qui poussent les donateurs à inclure une organisation dans leur testament :

  • Laisser un héritage durable : beaucoup de légataires souhaitent laisser un impact durable après leur décès. Ils voient le legs comme une manière de continuer à soutenir une cause qui leur tient à cœur, même lorsqu’ils ne seront plus là. Cette envie d’immortalité est souvent liée à des expériences personnelles profondes et des valeurs fortement ancrées.
  • Gratitude et reconnaissance : Les légataires sont souvent motivés par un sentiment de gratitude envers une organisation qui les a aidés ou a aidé leurs proches.
  • La nostalgie : Stimule l’action sociale et peut donner lieu à des dons en héritage importants. Cela peut en fait donner aux gens l’occasion de se remémorer leur vie, de penser au passé et aux organisations qui ont eu de la valeur dans leur vie et qu’ils aimeraient soutenir.
  • Ne pas avoir d’héritiers. À ce propos, une question est revenue sur les conséquences sur la suppression des legs en duo en Flandre. C'est encore trop tôt pour en mesurer l'impact, comme l'explique Sanne Holvoet van Hogent "D'après ces chiffres de la communauté flamande, nous pouvons voir que l'impact de l'abolition est minime ; de 2018 à 2021, le nombre de legs varie entre 1327 et 1205 avec un pic (corona) de 1588 en 2020. Le chiffre le plus récent de 2022 est de 1147, une petite baisse mais parfois ces chiffres ne sont pas encore complets." Il est donc encore trop tôt pour avoir une réponse claire, mais comme l'a expliquée Alexandra cela facilite la communication avec les donateurs. Ceux qui sont fidèles et proches d'une organisation l'ajouteront quand même à leur testament.

Trois moments pour penser à un legs :

  • Un changement de vie : par exemple, un mariage, l'achat d'une maison.
  • Une prise de conscience du vieillissement : au décès d'un membre de la famille ou en évaluant son patrimoine accumulé.
  • Un changement soudain de patrimoine ou de santé : par exemple, à la suite d'un héritage ou d'un problème de santé.

En comprenant et en répondant aux motivations des légataires, une organisation peut créer des relations durables et significatives, assurant ainsi un soutien financier pérenne pour ses missions.

Le faire savoir ?

Commencer à parler des legs dès que possible. Mentionner que l’organisation est habilitée à recevoir des legs dans le plus de communications possible. Diversifiez vos canaux de communication pour toucher différents segments de votre audience.

  • Site web : Un espace dédié aux legs sur le site web avec des informations claires et simples. 
  • Newsletters : Inclure des articles ou des témoignages sur les legs
  • Réseaux sociaux : Utiliser des occasions comme la journée mondiale des legs pour sensibiliser les lecteurs
  • Événements : Organiser des événements pour informer les donateurs sur la possibilité des legs et non donateurs à découvrir votre organisation
  • Brochure : Proposer une brochure ou un livret téléchargeable ou commandable sur le site web, détaillant les étapes pour inclure une organisation dans un testament
  • Ateliers internes pour les collègues : La communication interne sur les legs est essentielle pour assurer que toute l’équipe soit alignée pour informer et engagée dans la promotion de cette forme importante de soutien.

Montrer l’impact des dons de legs

Organiser des événements pour montrer la gratitude envers les donateurs. Présenter des activités et des réalisations rendues possibles grâce aux legs. Permettente de garder le contact avec les légataires potentielles et d'en motiver d'autres.